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Club 14, acteur majeur au Conseil National de la Sécurité Routière

Créé en 2001, le Conseil National de la Sécurité Routière (CNSR) travaille à l’amélioration de la sécurité routière des usagers. Serge Morelli, nommé membre titulaire du CNSR en tant que Président Club 14 nous explique ce que cela veut dire.

Comment se traduit concrètement l’action et le rôle de Club 14 au CNSR ?

Club 14 siège au Conseil National de la Sécurité Routière depuis 2004, en tant qu’acteur représentatif et expert du deux-roues motorisé. La représentativité est issue des 350 000 adhérents que nous représentons. Nous menons depuis bientôt 40 ans des actions pour la protection des usagers de deux-roues motorisés. C’est une problématique que nous connaissons bien et qui je pense, nous permet d’être cohérent dans les actions que nous proposons et débattons avec les autres membres.

Maintenant, le CNSR est un organe consultatif et le rôle des membres comme Club 14 est d’établir des préconisations d’actions. C’est ensuite aux politiques de valider ou pas la mise en place de ces recommandations.

 

Quelles sont les attentes de l’association quant à sa participation à ce Conseil ?

Notre seule et unique attente est d’améliorer la sécurité des deux-roues motorisés par la mise en place d’actions concrètes et efficaces tout en préservant le plaisir du pilotage. Maintenant, les sujets ne manquent pas. En 17 ans, beaucoup d’améliorations ont été mises en place mais les chiffres de la sinistralité montrent qu’il reste du travail.

Et pour cause, le Bilan 2019 de l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité routière sur l’accidentalité des motocyclistes indique que :
-les conducteurs de deux-roues motorisé représentent 23% des décès et 27% des blessés pour moins de 2% du trafic,
-le risque d’être tué à moto est 22 fois supérieur à celui d’être tué en voiture.

 

Au fil des années, voyez-vous les choses bouger dans le bon sens du terme ? Les mentalités des motards évoluent-elles, et vous semblent-ils plus sensibles à la sécurité qu’auparavant ?

Oui les mentalités évoluent et les discours ne sont plus les mêmes. Sur le gilet airbag par exemple, le nombre de réfractaires est de plus en plus faible. Il y a encore 5 ans, les motards rechignaient à s’équiper d’un airbag. Aujourd’hui, avec la multiplication des modèles et la baisse des prix, c’est devenu un standard de l’équipement même si cela ne se ressent pas encore sur le taux d’équipement.

Maintenant, s’équiper d’un airbag c’est endosser sa part de risque et ce n’est pas toujours simple pour un mode de déplacement associé au plaisir et à la liberté. Cependant, la notion d’équipement est en réelle progression chez les scootéristes.

 

Du point de vue de Club 14, quel serait le projet le plus important à instaurer rapidement ?

Pour nous, la clé du succès est le partage de la route. Bien souvent les préconisations sont autocentrées sur un certain type d’usagers ce qui n’est pas suffisant. Le motard est souvent en interaction avec d’autres usagers quant il roule. La Circulation Inter-files (CIF) est le bon exemple. La clé de son succès serait pour nous de l’enseigner également lors du permis auto.

Ensuite et de façon complémentaire, la détectabilité des deux-roues motorisés est également fondamentale. Vous pouvez enseigner les contraintes à tous les usagers mais si vous êtes peu visible c’est moins efficace. Modifier significativement la signature visuelle des deux-roues motorisés serait également une priorité.

 

Serge Morelli, Président Club 14

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